Si vous avez raté le début…
D’abord caché dans les crédits des pochettes de disques à la rubrique “composition et production”, Guts a assuré sa renommée de beatmaker en taillant la bande-son d’Alliance Ethnik, de Big Red ou des Svinkels.
En solo depuis 2007 et son album “Le Bienheureux” (Wax On Records), il a ensuite élargie sa palette musicale avec “Freedom”, un disque plus sombre mais aussi plus construit sorti sur son propre label Pura Vida. Exilé à Ibiza, c’est depuis son île des Baléares qu’il publiera en 2011 “Paradise For All”, sur le label qui est encore à ce jour le sien, Heavenly Sweetness.
And The Living Is Easy, I Want You Tonight,
Brand New Revolution : chacun des albums recelait un titre devenu depuis classique.
Depuis 2013, il concocte avec son complice Mambo, les compilations Beach Diggin’, vouées à la découverte de galettes rares et ensoleillées.
Depuis que le hip hop est entré dans sa vie par effraction, quelque part dans les années 80, Guts lui a consacré tout son temps et son énergie. Ciselant pour lui des milliers de samples, passant des nuits à la recherche du beat parfait ou de la mélodie justement calée, le regard dirigé vers l’Ouest, en direction du Bronx.
Alors, en 2014, après vingt-cinq ans d’une dévotion sans faille, il se décide à magnifier cette musique qui, par la richesse et la qualité des sources utilisées, a fait de lui le producteur qu’il est. Cette musique qui l’a rendu aussi curieux qu’exigeant et aussi ouvert que raffiné. MPC sous le bras, Guts est allé enregistrer à la Mecque New-Yorkaise, collaborant avec Patrice ou Coddy ChesnuTT, avec les légendes Grand Puba ou Masta Ace, mais aussi, dénichant dans les angles morts des artistes plus confidentiels comme la chanteuse soul Lorine Chia, le duo de Mc’s véloces Tanya Morgan ou le jazzman Leron Thomas. De ces sessions studio est né “Hip Hop After All”, album en forme de déclaration d’amour et de remerciements éternels, pierre apportée par Guts à cette cathédrale musicale en même temps que planche d’appel pour aller encore plus loin… Car, balayer la France et une partie de l’Europe avec un live-band pour porter sur scène ses classiques mais aussi les titres rutilants de Hip Hop After All (Open Wide, Man Funk, Want It Back…) l’avait conforté dans une idée plus que présente dans un coin de sa tête : faire un album où les proportions 80 % samples et programmation / 20 % live seraient inversées, le faisant passer de faiseur de grooves programmés à chef d’orchestre d’un collectif.
Repoussant sa perpétuelle exploration musicale pour aller vers l’électro-funk, l’afro-disco, le jazz spatial, Guts ne s’est rien interdit pour composer ETERNAL, album qui sort en 2016, résultat d’une distillation créative entre les membres du live band de Hip Hop After All (Florian Pellissier aux claviers, Greg F. à la guitare, Kenny Ruby à la basse, Tibo Brandalise à la batterie, Leron Thomas, trompette et chant) et les nouveaux éléments Tanya Morgan et Lorine Chia.
C’est avec cet effectif que Guts va quadriller un nombre conséquents de scènes et de festivals, puis, finalement, en redessiner les contours. Leron Thomas, Lorine Chia et Von Pea céderont respectivement leurs fauteuils à Wolfgang Volburn, Mary May et Beat Assailliant, et c’est aux commandes de ce groupe nouvelle génération qu’il sortira en 2017 son EP “Stop The Violence”.
2017 sera également l’année où, avec son partenaire Mambo, Guts sortira Beach Diggin’ 5, un ultime chapitre qui viendra clore une série de compilations qui aura illuminé bien des étés.
En 2019, c’est d’abord l’idée d’un retour à ses fondamentaux de beatmaker qui s’était installée dans l’esprit de Guts. Un retour aux samplers et au séquençage. Découper, pitcher, filtrer, découper encore, programmer, déconstruire pour mieux construire. Un travail en solitaire à peu près à l’opposé de ce qu’il avait vécu ces trois dernières années et la sortie d’Eternal, un album enregistré avec son Pura Vida Band, puis un show rodé, développé et perfectionné pendant des tournées en France et en Europe.
Alors, ce demi-tour vers le beatmaking, Guts l’a finalement remis en dessous de sa pile d’idées et en a fait remonter une autre, celle de faire un album radicalement différent des précédents.
Expérimental, ensoleillé, qui explorerait toutes ces vibrations venues de l’hémisphère sud que Guts collecte depuis des années en s’adonnant à sa passion du diggin’. Celles avec lesquelles il embrase ses dj sets, celles qu’il a patiemment collectées sur les cinq volumes de ses compilations Beach Diggin’: un album afro-tropical.
Pour mener son plan à exécution, Guts s’est adjoint les services de Cyril Atef (co-leader de Bumcello et de Congopunq) et de Ben Abarbanel-Wolff (homme de l’ombre pour les légendes africaines Pat Thomas et Ebo Taylor) à qui il a confié une partie des clés de la réalisation. Aux percussions de Cyril et au saxo de Ben, il a conjugué la basse de Kenny Ruby, la batterie de Cyril et le trombone Adélaïde Songeons. La réunion des cinq a donné naissance à son nouveau live band. Un axe autour duquel tous les morceaux ont été pensés et composés. Un totem sur lesquels allaient s’agglomérer par la suite les arrangements et à partir duquel toutes idées supplémentaires allaient être développées.
Soutenu par les claviers tout-terrain de l’indéfectible Florian Pellissier et en liaison ponctuelle avec le beatmaker Izem resté au Portugal, le redoutable quintet a tracé la route du groove, frayé le chemin dans l’épaisse jungle musicale pour que d’autres musiciens puissent rejoindre le camp de base.
Jowee Omicil, Lameck Macaba, Djeuhdjoah et Nicholson, Pat Kalla, faussant pour l’occasion compagnie au Voilaaa Sound System, Draman Dembélé, Black Sage, ou encore Mario Canonge. La sommité du semba angolais, Vum Vum. La souveraine de la samba-soul Catia Werneck. Pinduca alias Le Roi Du Carimbo. L’illustre Nazaré Pereira. Tous sont donc venus prêter main(s) forte(s). Ajouter une dose de cuivres, de guitare, de flûte ou de vibraphone. Tapisser le titre de clavier, faire résonner le boisé du balafon, prendre le micro pour une caresse vocale ou pour se déchaîner à en faire vibrer la cabine. Pour mettre des poèmes en musique ou apporter une pointe d’humour.
Voyager entre Brésil, Caraïbes et Afrique. Perdre le sens de l’orientation dans une transe afro, entre le vrombissement de la basse et les percussions tournoyantes, se déhancher jusqu’à déshydratation sur du funk coriace, onduler en douceur sur un jazz-funk brésilien.
Comme dans un voyage en biplan, contempler Haïti, Trinidad et les Antilles, admirer Cameroun, Guinée et Burkina. Survoler la forêt amazonienne, spectateur de sa luxuriante végétation.
Guts est aux commandes de l’appareil. Sur la carlingue, une fresque colorée et généreuse annonce le nom de ce nouvel album : PHILANTROPIQUES.
Continuant dans sa lancée afro-tropicale, il se lance également en 2019 dans un nouveau travail de compilation des morceaux qui font ses DJ Sets: la série Straight From The Decks
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If you missed the beginning …
Originally concealed in the credits of the record covers under the heading “composition and production”, Guts secured his fame as a beatmaker by trimming the soundtrack of Alliance Ethnik, Big Red or the Svinkels.
In solo since 2007 and his album “Le Bienheureux”(Was On Records), he then expanded his musical palette with “Freedom”, a darker but also more released record released on his own label Pura Vida. Exiled in Ibiza is From his Balearic Island that he will publish in 2011 “Paradise For All”, on the label which is Still to this day, Heavenly Sweetness.
And The Living Is Easy, I Want You Tonight, Brand New Revolution: each of the albums contained a title that has since become classic.
Since 2013, he has concocted with his accomplice Mambo, the compilations Beach Diggin ‘, dedicated to the discovery of rare and sunny galettes.
Since hip hop broke into his life, somewhere in the 1980s, Guts has devoted it all his time and energy. Chasing for him thousands of samples, spending nights looking for the perfect beat or the precisely set melody, the look directed towards the West, towards the Bronx.
So in 2014, after twenty-five years of unfailing devotion, he decided to magnify this music which, by the richness and quality of the sources used, made him the producer he is. This music that made it as curious as demanding and as open as refined. MPC under the arm, Guts went to record in Mecca New York, collaborating with Patrice or Coddy ChesnuTT, with legends Grand Puba or Masta Ace, but also, finding in the blind spots some more confidential artists like soul singer Lorine Chia , The duo of Mc’s swift Tanya Morgan or the jazzman Leron Thomas. From these studio sessions is born “Hip Hop After All”, album in the form of declaration of love and eternal thanks, stone brought by Guts to this musical cathedral at the same time as a call board to go even further … Because, sweeping France and part of Europe with a live band to bring on stage its classics but also the shiny titles of Hip Hop After All (Open Wide, Man Funk, Want It Back …) had it In an idea more than present in a corner of his head: to make an album where the proportions 80% samples and programming / 20% live would be reversed, making him go from programmed beatmaker to a collective conductor.
Pushing back his perpetual musical exploration to the electro-funk, the afro-disco, space jazz, Guts didn’t forbid anything to compose ETERNAL, an album released in 2016, the result of a creative distillation between the members Live band Hip Hop After All (Florian Pellissier on keyboards, Greg F. on guitar, Kenny Ruby on bass, Tibo Brandalise on drums, Leron Thomas, trumpet and vocals) and the new elements Tanya Morgan and Lorine Chia.
It is with this workforce that Guts will grid a number of consecutive scenes and festivals, then, finally, to redraw the contours. Leron Thomas, Lorine Chia and Von Pea will give their seats to Wolfgang Volburn, Mary May and Beat Assailliant respectively, and it is this new generation band that will be releasing their EP “Stop The Violence” in 2017.
2017 will also be the year when, with his partner Mambo, Guts will release Beach Diggin ‘5, a final chapter that will close a series of compilations that had illuminated many summers.
In 2019, it was initially the idea of a return to his basics of beatmaker which had settled in the spirit of Guts. A return to samplers and sequencing. Cut, pitch, filter, cut again, program, deconstruct to build better. A solo work about the opposite of what he had lived in the last three years and the release of « Eternal », an album recorded with his Pura Vida Band, then a show created, developed and perfected during tours in France and Europe.
Then, this return to beatmaking, Guts finally put it back below his stack of ideas and has made another, that of making an album radically different from previous.
Experimental, sunny, which would explore all these vibrations from the southern hemisphere that Guts has been collecting for years while practicing in his passion for diggin ‘. The ones with whom he builds his DJ sets, those he patiently collected on the five volumes of his compilations series Beach Diggin ‘.
An Afro-tropical album.
To carry out his plan, Guts was joined by the services of Cyril Atef (co-leader of Bumcello and Congopunq) and Ben Abarbanel-Wolff (the man behind the comeback of African legends Pat Thomas and Ebo Taylor) to whom he entrusted part of the keys to the realization
He also set up a new live band where Kenny Ruby’s bass, Cyril’s drums, Cyril Atef’s percussion, Adelaide Songeons’ trombone and Ben Wolf’s sax are become the axis around which all the pieces were thought and composed. A totem on which the arrangements would later agglomerate and from which all further ideas would be developed.
Supported by the all-terrain keyboards of Florian Pellissier and in connection with the beatmaker Izem remained in Portugal, the fearsome quintet who traced the groove road, pioneered the thick musical jungle so that other musicians could join the base camp.
Jowee Omicil, Lameck Macaba, Djeuhdjoah and Nicholson, Vum Vum, Pat Kalla, Draman From the outset, Pinduca the king of Carimbo, the illustrious Nazaré Perera, Catia Wernec, Black Sage and Mario Canonge came to help in the studio. Add a dose of brass, guitar, flute or vibraphone. Add some keyboards, make sound the wood of the balafon, take the microphone for a vocal caress or to unleash to vibrate the cabin. To put poems to music or bring a touch of humor.
Travel between Brazil, Caribbean islands and Africa. Lose the sense of direction in an Afro trance, between the roar of the bass and the whirling percussion, to wiggle until dehydration on the funk tough, waving smoothly on a Brazilian jazz funk.
As in a biplane trip, contemplate Haiti and the Caribbean, admire Cameroon and Angola. Fly over the Amazon rainforest, spectator of its luxuriant vegetation.
Guts is at the controls of the device. On the cabin, a colorful and generous fresco announces the name of this new album: PHILANTROPIQUES.
Continuing in its Afro-tropical impulse, he also launches in 2019 in a new work of compiling the tracks that make his DJ Sets: the Straight From The Decks series.